Chaque année, le 31 octobre, c’est Halloween, une fête d’origine celte. N’est-ce pas, pour les catholiques, une occasion à saisir pour redécouvrir la Toussaint ?

Faisons un voyage dans le temps :

Il y a plus de 2500 ans, les Celtes célébraient, le 31 octobre, leur Nouvel an, la fin des récoltes, le changement de saison et l’arrivée de l’hiver. Cette cérémonie festive, en l’honneur de la divinité Samain (dieu de la mort), permettait de communiquer avec l’esprit des morts. Ce jour-là, les portes entre le monde des vivants et celui des morts s’ouvraient : selon la légende, cette nuit-là, les fantômes des morts rendaient visite aux vivants. Pour apaiser les esprits, les villageois déposaient des offrandes devant leurs portes.
Cette fête est conservée dans le calendrier irlandais après la christianisation du pays, comme un élément de folklore, de carnaval. Elle s’implante ensuite aux Etats-Unis avec les émigrés irlandais de la fin du XIXème siècle où elle connaît, aujourd’hui encore, un immense succès. Halloween traversera ensuite l’Atlantique et arrivera dans les pays européens non-anglophones essentiellement pour des raisons commerciales.

Quelques années plus tard, en 741, VIII siècle, depuis que pape Grégoire III décide de déplacer la Toussaint au 1er novembre pour coïncider avec le jour de dévotion de la Chapelle de tous les saints en la basilique de Saint-Pierre à Rome (et pour la faire coïncider avec les fêtes de Samain (fête de la transition vers la saison « sombre », et le passage d’une année à l’autre, c’était en quelque sorte le nouvel an des pays nordiques, jusqu’à l’époque de Charlemagne), et ainsi proposer une alternative chrétienne. Or il est fréquent que l’on retrouve des vestiges de certaines coutumes païennes dans des célébrations chrétiennes (le feu de joie, les lanternes, l’arbre de Noël…).

Un petit peu plus tard, en 998, saint Odilon, l’abbé du puissant monastère de Cluny, y ajoute une commémoration le 2 novembre en hommage à tous les fidèles défunts.

« All Hallows Eve » ?

Etymologiquement, « Halloween » vient de l’expression anglaise « All Hallows Eve »?, qui signifie « veille de la Toussaint ». N’y a-t-il donc pas là, pour les catholiques, une occasion de redécouvrir la Toussaint ?
Il est, bien entendu, difficile de comparer Halloween à la Toussaint. Ces deux fêtes sont en effet, si l’on y réfléchit, totalement contradictoires.

La « vraie lumière »

Halloween est avant tout un prétexte pour « faire la fête » et oublier les longues soirées automnales, souvent pluvieuses et tristes. La Toussaint, elle, est une fête beaucoup plus recueillie, « intérieure ». L’Eglise nous libère de cette peur de la mort en insistant, au jour de la Toussaint, sur l’espérance de la Résurrection et sur la joie de ceux qui ont mis les Béatitudes au centre de leur vie. Elle recentre sur le Christ, vainqueur de la mort.

Fête de la peur et communion

Halloween est une fête de la peur. Les enfants « s’amusent » à se faire peur (aux autres et à eux-mêmes). La Toussaint, au contraire, est une fête de la communion, communion avec les saints, le 1er novembre, et avec les morts, le 2 novembre. Communion de tous par et avec un Dieu d’Amour. Être en communion de pensée, par la prière, c’est être en lien, en
relation, en sympathie avec les autres. A contrario, cultiver la peur, c’est s’éloigner des autres, s’isoler d’eux, se replier sur ses peurs.

« Négatif » et « positif »

Halloween est une fête du négatif : la peur, la frayeur, la mort anonyme, l’angoisse.
La Toussaint, elle, est une fête du positif : les saints, la proximité avec les morts de sa famille, la mémoire des autres. Les saints sont des individus qui, soucieux de suivre l’Evangile, ont aimé les autres, se sont dévoués corps et âme pour l’humanité souffrante. Ils sont des modèles de vie.
Alors que faire ? Sans doute redonner éclat à la Toussaint, fêter avec plus de joie et de dignité ce grand jour. Et expliquer qu’Halloween, c’est juste pour s’amuser !

En gros : Alors, le 31 octobre, il n’est pas interdit de creuser une citrouille et de manger des bonbons, non ! Mais le 1er novembre, remémorons-nous que c’est jour de fête, et le 2 novembre, souvenons-nous des vies passées qui ont forgé nos vies présentes.
S’ouvrir à d’autres coutumes, oui ; y oublier notre mémoire, non.

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